Votre boîte de courriel est vide, vos papiers sont classés, votre bureau est d’une rare propreté et vous avez enfin pris le temps de faire cette formation sur la civilité au travail. Une grosse journée vient de se terminer. Cependant, vous n’avez pas touché à ce qui était le plus important et le plus urgent sur votre liste. Bref, vous avez procrastiné.

Vous tentez de vous convaincre que tout ce que vous avez fait pendant la journée était vraiment utile, que cela va vous permettre de mieux vous concentrer sur cette tâche importante et qu’il vous reste amplement de temps pour l’accomplir. Pourtant, vous vous sentez mal, et le stress refait irrémédiablement surface. Ce n’est pas la première fois que vous vous retrouvez dans cette situation et, bien que chaque fois vous vous promettiez que ça n’arriverait plus, vous vous surprenez encore et encore à procrastiner. Les applications de gestion de temps ne semblent pas vous aider et vous avez de la difficulté à trouver la motivation pour commencer et accomplir la tâche.
Illustration d'une personne dépassée
Contrairement à la croyance populaire, on ne procrastine pas par paresse ou à cause d’une mauvaise gestion du temps. La procrastination est en fait une incapacité à gérer des émotions négatives comme la peur de l’échec, l’anxiété, l’insécurité, le perfectionnisme, le manque de confiance en soi et le sentiment d’incompétence. On repousse la tâche à plus tard afin de ne pas ressentir ces émotions. Mais rapidement, le fait de toujours repousser la tâche augmente notre stress. On voudrait avancer, mais la peur d’échouer est trop grande et on finit par avancer seulement quand la peur de ne rien accomplir du tout prend le dessus.

Nous connaissons les conséquences de procrastiner une tâche et le regret qui suit généralement. Alors, pourquoi continuons-nous à la faire? Pourquoi est-ce une habitude si difficile à briser? D’abord, notre cerveau est programmé pour répondre à nos besoins immédiats, dans ce cas : ne pas vivre une émotion négative. Il a beaucoup de difficulté à se projeter dans le futur et considère généralement notre moi-futur comme une personne différente. On appelle cela le « present bias ». C’est pour la même raison qu’on repousse le début d’un nouveau programme d’entrainement, le changement d’habitudes alimentaires et de commencer à épargner pour notre retraite. Tous ces gestes demandent un sacrifice dans le présent (émotion négative immédiate) pour une récompense dans le futur (qui profitera à un ‘’autre’’).

La procrastination est aussi encouragée par des distorsions cognitives, qui viennent justifier celle-ci. Par exemple, on pense que notre motivation sera plus grande plus tard ou qu’il faut être dans de bonnes dispositions pour faire cette tâche. La réalité, c’est qu’il est impossible que notre motivation soit à 100 % chaque heure de chaque jour! Il est préférable de se discipliner à commencer la tâche, car généralement, la motivation suit la prise d’action. On peut aussi surestimer le temps qu’il nous reste ou sous-estimer le temps réel que la tâche prendra. Finalement, la personne qui procrastine de façon chronique a souvent l’impression qu’elle n’a pas le droit à l’erreur. Elle pense que le résultat obtenu représente ses habiletés réelles et donc sa valeur personnelle. Elle met donc en place des conditions désavantageuses qui expliquent son échec sans remettre en doute ses capacités. Procrastiner et mettre peu d’effort dans une tâche serait une forme de protection, puisque si le résultat est mauvais, c’est parce qu’on n’a pas été en mesure de donner le meilleur de nous-mêmes.

Il existe aussi des situations ou des tâches qui sont plus propices à la procrastination, qu’on soit un procrastinateur chronique ou non. Naturellement, tout le monde procrastine les tâches qui sont pénibles, stressantes ou fondamentalement ennuyeuses, nous aurons toujours mieux à faire que de laver notre frigo. Cependant, on observe aussi une plus grande propension à la procrastination lorsqu’on a peu d’autonomie dans l’accomplissement d’une tâche. On préfèrera attendre la personne responsable pour avancer plutôt que de devoir recommencer. Avoir des consignes trop vagues ou trop ambiguës nous amène aussi à repousser la tâche puisqu’on n’est pas en mesure de bien évaluer quelles sont les attentes, le risque d’échouer est donc plus grand. Il en va de même pour une tâche qui manque de structure. On ne sait pas par où commencer et ce qui est le plus important. On préfère donc mettre la tâche de côté. Finalement, l’absence d’échéancier ou de date de remise précise nous donne l’impression qu’on a encore beaucoup de temps devant nous, nous n’avons donc pas besoin de commencer maintenant. En fait, la psychologie démontre que lorsqu’on a de nombreuses choses à faire, on travaille plus vite. Ceci est dû au fait que la peur de ne pas avoir le temps de tout faire est plus grande que celle de ne pas exécuter parfaitement les tâches.

Comment changer nos habitudes?

Il y a plusieurs choses que l’on peut faire pour réduire, voire éliminer nos moments de procrastination.Icône réduction de la procrastination

La première version n’a pas besoin d’être parfaite, elle a juste besoin d’être faite. Une fois qu’on aura commencé la tâche, il sera plus facile de demander de la rétroaction ou d’améliorer quelque chose qui existe. De plus, comme nous l’avons dit, l’action mène à la motivation! En faisant quelque chose et en se donnant le droit que ça ne soit pas parfait on réduit le stress et l’anxiété reliés à cette tâche.

Donner une place à la réussite favorise notre sentiment de compétence, nous encourage à continuer d’avancer et à essayer de nouvelles choses.

Rien ne sert de continuer de regretter nos agissements passés, on ne fait qu’entretenir des émotions négatives. Il est préférable de se pardonner et d’agir sur les choses que l’on peut contrôler afin de ne pas revivre ces sentiments de culpabilité et de stress qui découlent de la procrastination.

Apprendre à reconnaitre ce qu’on fait quand on procrastine et écarter les tentations. Prendre conscience de nos mécanismes de procrastination nous permet de les éviter, mais aussi d’identifier les moments où l’on procrastine.

Être productif ce n’est pas nécessairement une question de la quantité de choses que l’on a faites dans la journée, mais plutôt de faire des choses qui sont utiles, qui ont de la valeur. Certaines tâches, comme faire l’inventaire de tout le matériel de papeterie du bureau, prennent beaucoup de temps, mais ont une faible utilité. On priorise les choses qui ont le plus de valeur.

Au lieu de penser aux raisons pour lesquelles on n’a pas envie de la faire, on se concentre sur les bénéfices de faire cette tâche. Finir une formation qui nous permettra d’appliquer sur le poste de nos rêves, par exemple. Il est aussi important de se rappeler que notre valeur n’est pas égale au résultat qu’on obtient dans une tâche. Le fait de commettre des erreurs ne veut pas dire que nous sommes incompétents, cela veut seulement dire que nous continuons d’apprendre.

Si une consigne, ou les attentes pour une tâche ne sont pas claires, posez des questions à la personne-ressource. Vous démontrez alors votre proactivité et serez davantage en mesure d’entreprendre la tâche avec confiance.

Toutefois, même en mettant tous ces trucs en application, il est impossible d’éliminer complètement la procrastination, nous restons des êtres humains! Certaines tâches resteront fondamentalement ennuyeuses ; notre concentration sera moins bonne certaines journées et une multitude de distractions sont disponibles au bout de nos doigts par l’entremise de nos téléphones intelligents. Cependant, tant que cette procrastination reste occasionnelle et qu’elle n’augmente pas notre niveau de stress et d’anxiété, on peut se permettre quelques dérivations sans inquiétude.

Références :

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